Chasseral avec fondue et sauna Le samedi 5 janvier 2019

« … rendez-vous à 9h45 sur la parking d’Aldi au Locle… » fut le sms
de Marie-France avant notre départ. Evidemment, Le Chasseral n’était
guère disposé à nous recevoir. La neige manquait… comme chaque année
d’ailleurs lors de notre première sortie. Nul doute que les Taillard
avaient plus d’un tour dans leur sac.
Nous étions onze à partager les effusions du Nouvel An. Maurice nous
rejoindrait en route. La surprise nous attendait tous. Avez-vous déjà été
tenté de suivre le fond de vallée qui monte en pente douce le long du Bied
en dessous de la route cantonale ? Peu d’entre nous, seul Alain y était
venu dans sa jeunesse. Au pied des quelques fermes du Pied-du-Crêt, on
s’enfila dans la Combe des Enfers. Pierre-André tendit l’oreille,
attentif à tout pépiement d’oiseau. Tout chuintement éveillait la carte
d’identité entière de l’orateur, ses intentions et ses désirs.
L’ambiance était un peu morose, digne du Petit Poucet, sous les nuages bas
qui crachotaient de maigres flocons. On quitta le cours d’eau, dont il
partage le nom avec celui de la Combe Girard, pour monter sur Les Bressels.
Serait-ce en cet endroit que Daniel Jeanrichard serait né ? Puis une route
étroite sur Roche Queune pour redescendre dans le vallon du torrent, Les
Ravières, La Baume où nous trouvions Maurice avec quelque retard. 

Le froid humide n’avait certes pas entamé sa patience et sa bonne humeur.
Le sentier disparaissait dans les pâturages bosselés et pentus de Jean
d’Hôtaux. Mauvaise augure pour ma cheville droite qui n’aimait guère ce
genre d’exercice.  Le dahut en moi pouvait trop vite souffrir. 
En effet, une torsion soudaine, la douleur et l’entorse. Je repris non sans peine mon
périple à la poursuite de mes compagnons. Ce n’est qu’au sortir de la
forêt qu’ils s’étaient agroupés. Je notai que Marie-France était
agenouillée et tentait d’empaqueter un objet dans une couverture de
survie. Etait-ce une animation que nos organisateurs avaient concoctée ?
Pourtant Noël était passé déjà d’une dizaine de jours. Le terrain tout
autour était labouré de traces profondes. Je compris qu’un accident avait
eu lieu.
Devant nos yeux émerveillés, nous assistions à la démonstration d’un
sauvetage en montagne digne de ce nom. Que faire en cas de chute de cheval ?
Marie-France s’occupait de la victime, qui prenait lentement ses esprits.
Avec parfois l’aide de notre équipe pour la tenir immobile. Pierre-André
était chargé de la communication. Un appel à la Rega… l’hélico
partait à l’instant même de Lausanne. Des sirènes éveillèrent notre
attention, le Smur avait-il été alerté, malgré l’accès difficile ? Un
véhicule de secours arriva bien vite pour partager les premiers soins.
Tout bruit d’engin volant attirait notre attention. Hélico, avion, ulm…
A peine une demi-heure après notre appel, la Rega débouchait de la couche
basse de nuages et atterrissait devant les bras levés de Pierre-André.
Victime immobilisée et embarquée… nous étions tous pantois
d’admiration devant une telle efficacité.
Nous avions tous pris froid. L’alpage du Petit-Som-Martel nous accueillit
avec une belle grande soupe, quelques bouteilles de pinard et nos
pique-niques. 
Certains goûtèrent la bleue locale, mais le temps pressait si
nous voulions être de retour avant la fin du jour. Il était temps de couper
au plus court par le Grand Sommartel et son signal, Entre-deux-Monts, La
Baume pour quitter Maurice, le Montperreux pour finir par la Combe Robert
avec les dernières lueurs.
Nous nous retrouvions tous vers sept heures chez les Taillard, nos hôtes
pour la fondue. 

Certains profitèrent du sauna avant de lancer les agapes.
Deux majestueux caquelons réjouirent cœurs et palais. Suivi d’une vaste
sélection de desserts. J’acceptai l’invitation de passer la nuit sur
place pour profiter des derniers instants de cette journée chaleureuse.
Un vif merci aux organisateurs qui nous octroyèrent une journée animée. 

A Marie-France pour ses bons soins face à mon entorse.


P.S. Dernier sms de Marie-France : « … la cavalière accidentée a
souffert d’une omoplate et d’une côte fêlées… »


Jean-Denis


Organisateurs : Marie-France et Pierre-André Taillard
 

Participants: Jeanine et Gianni Cassi, Patricia Cattin, Michèle, Olivier et
Michael Sandoz, Marie-France et Pierre-André Taillard, Irmi et Alain
Wermeille, Maurice Zwahlen et Jean-Denis Moschard (12)


Plume : Jean-Denis Moschard