Cours alpinisme : Panossière

C’est par un beau samedi ensoleillé que les 11 personnes du cours d’alpinisme se retrouvent sous le pont de Boudry à 6h25 et embarquent dans le bus. Destination le Val de Bagne. Le trajet est somme tout agréable. Malgré un bus se trainant à 100km/h (mais géré de main de maitre par Stéphanie) et un troupeau de moutons au milieu de la route, nous arrivons à la cabane Brunet, point de rencontre avec Mickaël, notre guide pour ce week-end. Après une présentation de chacun, le matériel est sorti des sacs et réparti entre tous selon les besoins et les indications du guide. Voilà, les préparatifs sont terminés, c’est l’heure de marcher avec pour objectif la cabane de Panossière.

C’est une très belle marche qui nous mène jusqu’au flan de l’ancienne moraine du glacier de Corbassière. Un pic-nic à côté de la passerelle Corbassière nous donne l’occasion de contempler la langue du glacier, mais aussi de constater son recul. Il n’y a pas si longtemps de cela, plusieurs personnes du groupe avaient traversé ici directement sur le glacier… Les batteries étant rechargées, nous continuons notre route. Mais rapidement, Mickaël nous fait sortir du chemin et nous mène vers quelques gros blocs de pierre. Les choses sérieuses commencent avec le 1er exercice : construire un relai sans aucune indication préalable. Le ton est donné, nous allons durant tout le week-end tester les méthodes, les faire par petit groupe et avoir un regard critique et constructif de la part de notre guide dont le mot d’ordre est « minimalisme ».

Les exercices étant finis, nous nous rendons à la cabane. Après une petite pause-café-thé, nous laissons les sacs à la cabane, prenons le matériel nécessaire et nous repartons pour des exercices de conduite de corde et d’escalade sur rocher. C’est top, on rigole, on profite, on apprend et c’est avec le sourire et le ventre gargouillant que nous redescendons à la cabane pour un souper bien mérité. La suite sera une nuit « de cabane ».

Dimanche, réveil 5h, dur, le petit déj se fait dans une ambiance plus calme que celle du soir. Mais on sent l’envie de continuer et l’équipe se prépare déjà à reprendre sacs et affaires pour aller cette fois travailler sur la glace. Le glacier de Corbassière sera notre terrain de jeu de la journée. Après plusieurs explications de notre guide, nous marchons jusqu’aux premiers ressacs et nous démarrons les exercices par l’apprentissage du mouflage, rien de moins. Par équipe de trois, nous mettons en pratique ce qui nous a été montré. Mais le froid commence à prendre l’équipe, le soleil se cache derrière les nuages du Tournelon Blanc et du Grand-Combin, nous tourne autour, nous fait envie, mais ne vient pas à nous. Il est temps de bouger. Les crampons sont donc mis et nous montons dans les ressacs pour s’exercer à la marche en crampons. Ça fait du bien, le corps se réchauffe, d’autant que le soleil finit par percer les nuages. Mickaël nous concocte plusieurs exercices – descente, montée, traversée et même montage d’une lunule – pour nous montrer la diversité des techniques d’escalade. Mais l’heure tourne et il est déjà midi passé. Nous décidons donc de prendre le chemin du retour tout en profitant de ce temps pour faire un dernier exercice d’encordage de groupe sur glacier. Après avoir gravi la moraine, nous voilà de retour à la cabane pour reprendre des forces.

Nous choisissons de prendre un autre itinéraire pour redescendre et de passer par le chemin des Bisses qui nous mène à Fionnay. C’est superbe et nous profitons d’un paysage qui sera resté magnifique du début à la fin. Mais la descente est raide et les organismes commencent à souffrir. La fontaine nous accueillant à Fionnay est salutaire pour les pieds de certains.es et pour le gossier des autres, tout en donnant l’occasion de faire une timide bataille d’eau. Les volontaires pour aller chercher le bus étant de retour, il est temps de dire au revoir à Mickaël et de prendre la route. C’est la fin d’un week-end qui nous a donnée l’occasion de beaucoup pratiquer, de voir beaucoup de techniques différentes et de prendre conscience de la diversité des approches de l’alpinisme (on a souvent entendu parler des Français de Chamonix…). A refaire.

Quentin Kohler