Semaine au Klöntal (Glarus)

Maurice Zwahlen nous a concocté un programme dans la région, tout en sachant qu'il ne pourrait pas nous accompagner. Nous l'en remercions infiniment.
François a aussi dû renoncer, ainsi que Claudine, en dernière minute, pour raison familiale.

Lundi 7 août - Tour Sud du Klöntal
Les différents véhicules partent de Morteau avec l'autrice de ce texte qui prend en passant Jocelyne au Locle et les Cassi à La Sagne, direction Glarus. Michel et Francine emmènent Phuntsho, leur amie bhoutanaise. Maxime et Berthy prennent Jacqueline et Gilberte à Neuchâtel. 
La pluie nous accompagne le long de la route, formant parfois un rideau surprenant. Il a neigé en dessous de 2'000 m. et on peut le voir en arrivant à Rhodannenberg, où nous avons rendez-vous pour le pique-nique. Celui-ci se prendra à l'intérieur, grâce à la compréhension du restaurateur.
Départ pour la rive sud du Klöntalersee en début d'après-midi. Maxime et Berthy préfèrent rejoindre directement l'Hôtel et venir à notre rencontre par l'autre bout du lac. Les arbres nous protègent des quelques rares averses. Les conversations s'engagent au gré de la randonnée.
Un groupe de jeunes femmes vient de sortir de l'eau après une baignade rafraîchissante.
Au bout du lac, la buvette d'un camping nous attend pour un verre ou une douceur. Michel et Monique prennent le Car postal pour aller chercher les voitures. Le reste du groupe monte soit à pied jusqu'à l'hôtel, soit avec Maxime.
Nous prenons nos chambres qui se trouvent dans un bâtiment adjacent à l'Hôtel. C'est le moment de découvrir la déconnexion totale: il y a du réseau WIFI uniquement au restaurant.
Le souper, précédé souvent d'un apéritif, sera le même tous les soirs, soit "Überraschungmenü", composé d'une entrée, d'un plat principal et d'un dessert, le tout servi dans de la belle vaisselle avec des serviettes en tissu.

Monique

Mardi 8 août - Pragel Alp – Kampferstöckli
Comme nous sommes en semaine, nous avons le droit de nous rendre en voiture jusqu’au col, le Pragel Pass, situé à 1'540 m. entre les cantons de Schwyz et de Glaris. En effet, le week-end, la route du col est fermée aux automobilistes et aux motards, seuls les cyclistes peuvent l’emprunter.
Il a bien plu la nuit dernière et c’est par des sentiers boueux et glissants qu’en une vingtaine de minutes, nous atteignons Zingel, pâturages où paissent des vaches allaitantes. La bergère arrive justement, pieds nus, pour apporter du sel à ses bêtes. Les belles vaches brunes se rassemblent autour d’elle et nous en profitons pour longer le bord de la pâture, filer rapidement et sortir de l’enclos.
Nous empruntons un chemin assez raide, bordé de lapiaz, appelé aussi lapié, lapiez, lapiés, lapiès ou Karren, mot d'origine jurassienne issu du latin lapis, « pierre ». Les lapiaz sont des dalles de calcaire coupées de rigoles dont les angles sont arrondis. Elles sont dues à la corrosion par l’eau de ruissellement. Vous connaissez sans doute les lapiaz du Creux du Van qui sont couleur de l’ivoire. Ici, ils sont plutôt gris, jaunes et moussus.
Nous nous baladons encore jusqu’à Charental, 1'805 m, et redescendons un peu à la recherche d’un endroit à l’abri du vent pour pique-niquer. Nous choisissons un endroit idyllique d’où nous pouvons admirer un paysage vallonné, entrecoupé de lapiaz. Il y a aussi quelques beaux sapins et, en scrutant les environs, on devine une bergerie par ci, par là.
Qu’on est bien dans cette prairie fleurie ! Pourtant il faut songer à continuer et nous nous mettons en route pour Butzen, 1'778 m où le groupe se scindera en deux.
Maxime, Francine et moi-même monterons au Kampferstöckli, 1'914 m, tandis que le reste du groupe se rendra directement à une bergerie dans l’espoir d’y boire un petit café. Ils y seront très chaleureusement accueillis et se verront offrir thé, café et petits biscuits. La bergère, qui porte le doux prénom de Rita, vit 83 jours sur l’Alpe, avec comme seule compagnie son chien, 55 génisses et 8 vaches laitières. Cette visite inattendue la comble de joie et les conversations vont bon train malgré la barrière de la langue.
Après avoir crapahuté dans les lapias et les hautes herbes, le trio atteint le petit sommet. Curieusement, ici, les lapiaz sont blancs. Devant nous, on en aperçoit un superbe mur avec, derrière, la cime du Silberen, 2'318 m, situé à deux bonnes heures de marche. Un petit écriteau atteste que le sentier à peine marqué, par lequel nous sommes arrivés, devient une piste de ski de randonnée en hiver.
Soudain, deux marcheurs émergent de derrière un rocher en contre-bas. Ce sont Michel et Gianni qui nous rejoignent. Après l’accueil et les félicitations d’usage au sommet, Maxime nous rend attentifs à notre environnement : « Regardez bien où vous mettez les pieds. Il y a des trous très profonds dans les lapiaz, parfois masqués par la végétation ».
Prudemment, nous entamons la descente et rejoignons le reste de l’équipe toujours confortablement attablés sur la terrasse de la bergerie. J’ai à peine le temps d’enlever mon sac à dos que Rita me tend un mug de thé. Quel accueil sympathique !
Il est déjà temps de rallier le Pragel Pass mais chacun gardera un magnifique souvenir de ces moments passés avec cette bergère passionnée.

Gilberte

Mercredi 9 août 
C’est une journée corsée qui nous attend aujourd’hui, avec d’éventuelles échappatoires. Monique, Jeanine et Berthy, fatiguées, iront traîner leur spleen à Glaris (note de Monique: spleen = shopping).
Elles amènent auparavant le reste de la troupe au pont enjambant le Schwialpbach (1 km sur goudron). Premiers émois : des bûcherons nous aboient qu’ici c’est privé, c’est chez eux...L’essaim des clubistes se disperse rapidos en deux volées. Les marcheurs attaquent sans tarder une montée de derrière les fagots, comme vous en avez rarement vu : elle est pavée partiellement de briques de béton trouées et doit bien faire du 25-30 %, avec 450 m de dénivelé sur 1 à 2 km et d’innombrables virolets. On y trouve, entre deux respirations, quelques bolets. Plus étonnant encore, un paysan du coin s’y est engagé avec un quad tirant une remorque sur laquelle sont juchés 2 jeunes enfants. Et la sécurité ?   Oh !
Au Schrottenloch, les 10h sont avalés sous une petite bruine, puis ça s’améliore. Gianni est parti pour découvrir un immense bolet-cèpe mesurant bien 30 cm de diamètre, qu’il entoure amoureusement d’un bras conquérant. ... Hélas, le cryptogame est déjà très vieux et tout spongieux ...raté !
A Brütschalp, Jocelyne s’entoure précautionneusement de deux gardes du corps armés de bâtons, car on doit traverser un troupeau de vaches - mères… Puis c’est enfin midi, le moment de la croque. Ravigotés, on essaie un joli détour par le Schwialpass, Otterenboden et Oberalp. Le regard plonge sur le Wägitalersee, c’est superbe ! Nous suivons au retour les contreforts du Fläschenspitz. Michel et Francine nous quittent pour un raccourci à Ochsenboden. Quelle bonne idée ! Les 4 derniers mousquetaires, dont deux vaillantes dames, vont rallier le lieu du départ dans une mare de boue infecte, concoctée par les innombrables sources, les bouses et les sabots des vaches, dans des recks pas possibles... Gilberte nous a accompagnés courageusement malgré ses ennuis bronchiques. Tout le monde est de retour au bercail avec des souvenirs bien trempés et un solide appétit pour les trois plats traditionnels du soir, avec bolets.

Maxime

PS : le rapporteur n’acceptera aucune remontrance au sujet des noms tarabiscotés des lieux traversés.

Jeudi 10 août – Boucle au Nord du Klöntalersee.

3 groupes sont formés selon les envies et conditions physiques

Le premier groupe formé de Gianni, Francine, Gilberte et Michel effectuent la boucle prévue. Départ du bord du lac à Unter Herberig, 1 km avant Rhodannenberg. Montée assez raide vers le nord en direction d’un petit col au Schitterböden près du Dejenstock. Magnifiques vues sur le lac pendant la montée. Le chemin est bien plus agréable que celui de la veille. De là, nous descendons dans une large vallée marécageuse, puis passons un petit col pour atteindre la vallée de Längenegg qui descend en pente douce vers les environs de l’hôtel. Dans la descente, nous retrouvons le deuxième groupe qui vient de pique-niquer.

Michel


Départ de Richisau vers 10h pour le 2e groupe accompagné cette fois d’un soleil souriant.
Une belle montée ombragée comme on les aime aux senteurs boisées pour gagner un chemin blanc que nous allons poursuivre en passant par Moos 1'090 m pour atteindre Unter Längenegg 1'559 m où nous avons tiré de notre sac le pique-nique. Nous avons été envahis par le son des cloches de vaches faisant écho tout autour de nous.
Une fois l‘estomac plein, sur le chemin du retour, l’appel des champignons se faisant sentir, Maxime est parti à leur recherche. La cueillette se faisant abondante, il m’invita à le suivre pour m’initier à leur découverte, (c’était une première pour moi) pendant que Berthy et Jocelyne gardaient nos sacs. Nous avons fait une magnifique cueillette de bolets et de chanterelles de quoi faire des envieux, je vous l’assure ! 
Nous avons retrouvé le groupe autour d’un bon souper et d’une partie de cartes pour terminer la soirée, avant de regagner nos chambres.

Jacqueline

Jeudi 10 août – Nord du Klöntalersee (bis)
De mon côté, je quitte le 2e groupe à l'intersection du chemin blanc pour rejoindre le fond de la vallée et emprunter le nouveau sentier qui surplombe la rive nord et permet de faire la boucle autour du lac. Il offre de magnifiques points de vue sur le lac et les montagnes environnantes. Mon itinéraire se termine à Rhodannenberg, avec une baignade.

Monique

En fin de journée, plusieurs se retrouvent soit pour un apéro, soit pour une baignade très agréable dans le lac au camping Vorauen à l’extrémité ouest du lac.


Vendredi 11 août 
Le projet du dernier jour est de combiner une balade dans les lapiers de Glattalp avec le retour en auto vers Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds.
Pour atteindre Glattalp, le trajet en auto nous fait passer par le Pragelpass, puis descente sur  Muotathal, bifurcation et entrée dans le Bisisthal jusqu’à Sahli. De là, il faut prendre la télécabine qui mène à Glattalp. Sachant que le débit de la télécabine est particulièrement lent, nous demandons d’avancer le petit-déjeuner avant 8h00, mais ce n’est pas possible, la patronne nous dit même que pour elle l’heure idéale serait 10h00, et on la comprend. Départ à 9h00 donc de Richisau, lieu confortable, dépaysant et propice au ressourcement où nous venons de passer 4 jours. A la descente du col, notre élan est définitivement stoppé par un troupeau de vaches qui marchent dans le même sens que nous sur la route et la charmante et jeune gardienne nous demande de patienter 20 min. Finalement, nous arrivons au bas de la télécabine à 10h20 et le temps d’attente évalué est de 2 heures. 
Peu motivés par cette attente, grâce aux prospectus et à Google Maps un plan B est mis en place qui décrit une boucle partant de Sahli, montée en pente douce sur un chemin carrossable le long du Gwalpetenbach jusqu’au Waldisee. Pause baignade (pour Michel) le long du lac avec recherche d’endroits ombragés. Nous continuons ensuite jusqu’à l’Alpwirtschaft Waldi qui est en fait une fromagerie rurale tenue par un sympathique personnage, apparemment seul, pour s’occuper de la traite des vaches et de la fabrication du fromage. Nous commandons des meringues à la crème fraîche et onctueuse, cela nous donne l’occasion de voir le « frigo » : petite baraque construite au-dessus d’une source dans laquelle le plat de crème est déposé.
Une partie du groupe rebrousse chemin sur la route et l’autre continue la boucle en descendant par un chemin raide jusqu’à la route du Bisisthal. Maxime et Michel partent en stop chercher les voitures et retrouvent Monique. Nous buvons le dernier verre à la terrasse de l’Alpenblick à Muotathal au son d’un duo local d’accordéons, sans oublier un passage à la boulangerie pour acheter les Hölloch Chräpfli de Rita.
En conclusion, nous sommes ravis de cette semaine dont l’organisation de base a été posée par Maurice Zwahlen, l’accompagnement et les itinéraires ayant été ensuite repris par  Michel et Maxime puisque Maurice était absent pour raisons de santé. Merci à ce dernier de nous avoir fait découvrir encore une fois des paysages nouveaux et inhabituels. L’hôtel Richisau du Klöntal est très agréable (ainsi que sa cuisine) et l’endroit idyllique dans une magnifique nature de grands arbres à une altitude de 1'103 m. L’organisation souple a aussi permis de faire des programmes avec variantes pour les divers problèmes présentés par les participants (séquelles d’entorses, fracture du poignet,…) afin que chacun ait du plaisir.

Francine